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 Hommage à Christophe de Ponfilly : Le tournage de l'Étoile du Soldat 



Pour sa troisième édition à l’occasion des Journées du Patrimoine, le hameau de Bellebranche propose un nouveau rendez-vous, à travers une exposition de photographies. Toujours un peu décalée par rapport à la «thématique patrimoniale», cette édition peut surprendre par son caractère singulier au cœur du bocage mayennais.
Rappelons au visiteur que cette manifestation, qui ne dispose d’aucun soutien institutionnel, est l’œuvre d’une initiative locale, les habitants du hameau (de Bellebranche à la Closerie de Poil), résolus à faire vivre ce lieu et qui, année après année, se mobilisent pour lui bâtir une vocation culturelle. C’est aussi grâce aux amis de Bellebranche, toujours plus nombreux, que nous parvenons à créer cette identité. Cette exposition qui prend place dans le bâtiment des convers de Bellebranche pour quelques jours, nous la devons à Alain Mingam, commissaire d’exposition. C’est à son initiative et sous son autorité, que ces images ont été exposées à l’édition 2007 du Festival International du Grand Reportage d'Actualité (FIGRA) au Touquet.


En ces journées où l’on partage la mémoire des lieux, nous vous proposons cette exposition de photographies en mémoire d’un homme, Christophe de Ponfilly, pour que jaillissent librement des émotions, nées de cette osmose de l’homme et du lieu.
Cette exposition de 45 photographies raconte les coulisses du tournage en Afghanistan, de L’Étoile du Soldat, réalisé par Christophe de Ponfilly, cinéaste engagé disparu en mai 2006.
Au fin fond de la vallée du Panjshir, dans cet Afghanistan qu’affectionnait tant le grand-reporter, cinéaste et écrivain, s’est déroulé un tournage insensé mettant en scène de jeunes acteurs russes et les moudjahid de Massoud jouant leur propre rôle. Christophe de Ponfilly a rencontré son personnage dans ces montagnes du Panjshir quand il tentait déjà d'alerter l'opinion sur l'erreur des Américains à alimenter le terrorisme islamiste, au lieu de miser sur des opposants politiques tel que Massoud. De cette rencontre est né L'Étoile du Soldat, une fiction passionnante et bouleversante, un chant à l'ouverture de soi et à la connaissance de l'autre.
par Cyril le Tourneur d'Ison

Christophe de Ponfilly n’est plus de ce monde . Et le monde a perdu un grand journaliste, un homme de télévision et d’écriture . Il n’est plus là pour donner du sens aux images « dont la profusion- disait-il –nous donne le vertige. » Lauréat maintes fois primé à travers le monde et « Prix Albert Londres » en 1985 pour son documentaire sur « «Les combattants de l’insolence », Christophe n’avait cessé de nous alerter sur les dérives qui menacent notre existence de téléspectateur et de citoyen.

Héritier de Joseph Kessel, il était l’ami des équipées afghanes et des chevauchées solitaires. Grand connaisseur de l’Afghanistan, Christophe de Ponfilly, mort à 55 ans, avait découvert une vallée perdue, le Panjshir, en pleine guerre contre les Soviétiques. Et un homme d’une lucidité incroyable, le commandant Massoud. De cette rencontre, Christophe de Ponfilly sera marqué à vie, à mort. Il s’engage pour la cause afghane, rend célèbre le Lion du Panchir. Écrivain, il écrit des récits de voyage et la chronique d’une occupation, celle de l’Armée rouge en Afghanistan -Massoud l’Afghan, Une vallée contre un empire. Mais pas seulement : le regard de Christophe sur la planète était chaleureux, tendre, souvent révolté, et d’abord contre l’indifférence du monde.

Lorsque Massoud meurt le 9 septembre 2001, il était parmi ceux qui s’attendaient au pire. Il surviendra deux jours plus tard, avec la destruction des tours de Manhattan. Massoud était un colosse aux pieds d’argile. Christophe de Ponfilly aussi. Il gardait de ses escapades aux quatre coins du monde une ironie amère, un humour caustique qui masquaient ses failles, ses penchants d’homme fragile. Il venait d’achever son premier film de fiction, L’Étoile du soldat, l’histoire authentique d’un soldat de l’Armée rouge capturé en Afghanistan. Il a toujours gardé sur lui la photo de ce jeune combattant. Nous garderons sur nous l’image d’un cinéaste-écrivain au coeur blessé et clairvoyant.

Exposition des Ateliers de Bellebranche, septembre 2007















































 



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